Manger en pleine conscience occupe désormais une place importante dans mon mode de vie, mais cela n’a pas toujours été le cas. Je me souviens clairement de moments au réfectoire de l’université où nous engloutissions le plus de nourriture possible en un minimum de temps (avez-vous aussi des souvenirs de repas composés de crème glacée molle et de frites à volonté, accessoirement accompagnés d’une salade?!). Combien d’entre nous attrapons un repas prêt à emporter avant de filer et mangeons sur le pouce tout en conduisant ou en naviguant sur notre téléphone? En tant que mère, je suis aussi coupable de grignoter au hasard pendant que je prépare les repas de mon fils et de manger ses restes parce que je n’ai pas pris la peine de me cuisiner un vrai repas.
Je pense que pour beaucoup d’entre nous, la nutrition en pleine conscience exige une éducation. Nous pourrions devoir abandonner de vieilles habitudes de vie, et comme pour tout changement, cela exige du temps et de la pratique. La première étape consiste à clarifier notre intention de manger en pleine conscience, puis de décider ce qu’est un bon aliment pour nous.
Qu’est-ce qu’un bon aliment?
Trouver sa voie entre les mots à la mode et le martèlement commercial des « aliments sains » peut sembler ardu. Par exemple, le fait qu’un produit est certifié sans gluten ou végétalien ne signifie pas pour autant qu’il est bon pour vous. Selon moi, l’une des façons les plus simples de favoriser de bons choix alimentaires consiste à sélectionner une variété d’aliments complets et colorés. Une grande diversité d’aliments signifie ajouter des nutriments variés à votre alimentation. Il s’agit également d’un moyen amusant de commencer à choisir vos aliments en pleine conscience.
En préparant à mon fils des recettes nutritives que les enfants aiment, j’ai commencé à incorporer une plus grande variété d’aliments dans ma propre alimentation. Par exemple, lorsque je lui préparais des burgers végétariens avec des patates douces, j’ajoutais également à son assiette des bleuets, des fraises, du concombre et des pommes. Son repas avait l’air si délicieux que j’ai commencé à en ajouter au mien! Nos assiettes se sont rapidement transformées en un véritable arc-en-ciel : fromages grillés accompagnés de mangues séchées, d’algues, de croustilles de chou frisé et de framboises; gaufres garnies de beurre de noix, de copeaux de noix de coco, de cœurs de chanvre et de banane. Nous avons adopté une nouvelle norme légèrement inhabituelle, et j’ai senti que ce changement allait être des plus sains!
Comment mangez-vous?
Après avoir pris l’habitude de faire des choix conscients pour les aliments que nous préparons à la maison, nous pouvons aborder le défi du choix judicieux de repas sur le pouce et nous pencher sur la façon dont nous mangeons.
Certes, il s’agit d’une tâche complexe nécessitant un peu de préparation et beaucoup de pratique, mais elle peut s’intégrer rapidement dans une routine de pleine conscience. Il est essentiel d’effectuer une première sélection : lire les étiquettes, choisir des produits de marques fiables et équilibrer les aliments qui nous dépannent, choisis avec soin, comme des poudres protéinées ou des produits congelés, avec l’indispensable arc-en-ciel d’aliments crus et complets.
Imaginons que vous êtes au bureau, en train de consommer une boisson fouettée que vous avez préparée pour votre repas de midi. Plutôt que d’avaler votre boisson en travaillant, prenez quelques minutes pour en savourer quelques gorgées en vous rappelant votre intention lorsque vous l’avez préparée; identifiez chaque saveur, ou appréciez simplement la cascade de nutriments qui inonde votre corps et votre esprit.
Où que vous soyez, quoi que vous fassiez, vous devriez toujours remarquer le goût des aliments. En effet, mâcher lentement chaque bouchée facilite la digestion, aide à reconnaître les ingrédients et accroît le plaisir de manger. Mon fils et moi adorons le chocolat noir local : quand il était petit, je lui ai appris à laisser fondre un carré sur sa langue pour ensuite le mâcher lentement afin d’en savourer tout le goût. Aujourd’hui, il mange toujours ce carré de chocolat en pleine conscience, en me demandant « est-ce qu’il est fondu maintenant? ». C’est à la fois mignon et amusant, mais cela illustre également la bonne habitude de manger lentement et de déguster pleinement les aliments.
Pourquoi mangez-vous?
Sur la voie de l’alimentation en pleine conscience, il est également important de nous demander pourquoi nous mangeons.
En tant que mère, je me surprends à me concentrer sur les besoins de mon enfant et à en oublier les miens : je grignote distraitement ses restes et réalise que bien que son assiette soit pleine de nutriments, mon choix se porte sur les craquelins en forme de lapin et l’houmous! Dans notre rôle de parent, nous avons tendance à nous mettre de côté, toutefois notre alimentation est aussi une priorité. Lorsque nous mangeons en pleine conscience et que nous le faisons avec une intention bien établie, nous renforçons le lien entre nos aliments et tout ce qu’ils nous apportent.
Chef de famille monoparentale, je cuisine souvent pour une seule personne, mais j’essaie de déployer les mêmes efforts que si je préparais un repas pour un plus grand nombre de personnes. Quand vous cuisiniez pour vous-même ou pour toute votre famille, prendre conscience de vos gestes, qui rempliront votre corps d’énergie, peut rendre le processus très agréable du début à la fin. Stimulez votre appétit à l’aide d’herbes parfumées et d’ingrédients frais, puis sélectionnez des recettes amusantes. Prenez plaisir au magasinage des ingrédients, à la préparation et au résultat final. Inutile de préparer quelque chose d’élaboré : une simple recherche sur Google avec les mots-clés « recettes saines avec trois ingrédients » ou « menus prêts en dix minutes » vous fournira une tonne d’idées faciles à réaliser!
Et l’alimentation émotive? Personnellement, manger un bol de crème glacée pour vous remonter le moral ne me pose aucun problème, tant que vous le faites en pleine conscience, c’est-à-dire en l’appréciant. Ne vous cachez pas pour manger une gâterie : au contraire, faites-lui honneur en prenant le temps de savourer chaque bouchée. Faites de votre dessert une œuvre d’art avec un joli bol, une belle cuillère et une poignée de petits fruits!
Beaucoup d’entre nous avons également tendance à grignoter lorsque l’ennui nous prend. Plutôt que de grignoter distraitement une poignée de croustilles, servez-vous un grand verre d’eau (ajoutez-y de la chlorophylle au citron ou à la menthe pour son goût exquis et ses bienfaits pour la santé) et optez pour d’autres satisfactions que la nourriture : un bain moussant, un livre audio ou de la bonne musique.
D’où proviennent vos aliments?
Lorsqu’il est question de manger en pleine conscience, je pense qu’il est important de réfléchir à la provenance de nos aliments. Comme pour tout le reste, c’est une question d’équilibre. Nous n’avons pas toujours le temps de nous arrêter à la personne qui a préparé notre muffin matinal, mais si nous pouvons réfléchir davantage à la provenance de nos aliments, cela contribuera grandement à nos habitudes d’alimentation en pleine conscience.
Si nous voulons bâtir de belles communautés où il fait bon vivre et qui comptent de nombreuses entreprises locales prospères, nous devons y dépenser notre argent. J’aime faire mes courses à mon marché local de fruits et légumes, car mon argent tombe dans l’escarcelle d’une autre famille, qui l’utilisera pour payer des cours de ballet, un camp de soccer, etc. Mes choix et mon argent ont donc un effet direct et positif.
Lorsque je choisis de fréquenter les marchés de producteurs et les coopératives alimentaires, je soutiens des personnes qui s’efforcent d’offrir à ma famille et moi les aliments complets et frais que nous recherchons. J’aime à penser que je fais partie d’un cercle vertueux. Bavarder avec les boulangers dans les boulangeries, les chefs dans les restaurants et les agriculteurs au marché renforce le lien avec la provenance de nos aliments.
Une des façons de profiter des mois les plus chauds de l’année consiste à faire pousser nos propres fines herbes. Au printemps, mon fils m’accompagne dans les jardineries pour acheter des plateaux de basilic, lavande, menthe et autres herbes faciles à faire pousser. Il m’aide ensuite à les transplanter et à les arroser et apprend à identifier les herbes en fonction de leur apparence et de leur odeur. Préparer des sucettes glacées maison à la menthe et au melon d’eau avec de la menthe fraîchement cueillie dans notre jardin sur le balcon est pour nous deux une bonne façon de créer un lien avec nos aliments et leur provenance, lien qui nous permet de comprendre le cycle de l’alimentation en pleine conscience et de lui rendre hommage.