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Interaction entre le corps et l’esprit – l’importance du lien psychosomatique
Jane Starkaoût 8, 2017
L’interaction entre le corps et l’esprit est une réalité pour chacun d’entre nous. Le choix d’en tenir compte ou non au quotidien constitue une décision purement personnelle, mais avec le rythme effréné de la vie moderne, on peut facilement finir par l’oublier. Mon « éveil » à cette réalité remonte à quelques années, où j’étais aux prises avec certains problèmes de santé. En parlant à une de mes amies qui est nutritionniste, je me rappelle avoir dit quelque chose comme « je ne comprends pas pourquoi je me sens si mal ». Et elle m’a répondu : « Ton corps essaie de te dire quelque chose – tu te limites trop à ce qui se passe en haut de ton cou. » (Autrement dit : tu vis dans ta tête sans écouter ton corps.) Ç’a été un véritable choc pour moi, de constater que j’étais complètement déconnectée de mon organisme, et que mon corps me suppliait de lui prêter attention.
L’univers nous parle à sa façon, en commençant généralement par un murmure, et si nous lui prêtons attention, nous pouvons souvent entendre ce murmure et nous adapter en conséquence. Quand nous perdons de vue le lien entre le corps et l’esprit, les murmures de ce genre nous échappent et les signes se manifestent de plus en plus fort… jusqu’à ce que nous n’ayons pas le choix d’y prêter à nouveau attention.
Voici quelques raisons pour lesquelles l’aspect psychosomatique est si important, et quelques moyens que vous pouvez prendre pour mieux y prêter attention et mieux respecter vos besoins au quotidien.
Les connexions psychosomatiques font partie intégrante de notre corps. Replongez-vous dans le contexte d’un exposé oral devant toute votre classe au secondaire : rappelez-vous la boule dans le ventre, les mains moites et l’augmentation peut-être palpable de votre rythme cardiaque. Ce stress vécu lors d’un exposé du secondaire augmente le cortisol dans le corps, qui remonte jusqu’au cerveau où il a l’effet d’une alarme, déclenchant les signaux cérébraux qui indiquent au corps d’entrer dans un mode qu’on appelle la réaction de lutte ou de fuite. Résultat : mains moites, palpitations cardiaques et mains encore plus moites. C’est votre esprit et votre corps qui se parlent.
Quand on dit de suivre son « instinct viscéral », vous savez de quoi on parle? Cette expression figurée réfère à ce qu’on appelle familièrement les « tripes », et pour cause : en fait, beaucoup de scientifiques commencent à voir l’intestin comme le cerveau de nos réactions corporelles. Bref, notre intestin sait réagir avant même que nous prenions conscience de la situation.
Heureusement, nous avons le pouvoir de changer notre cerveau. Comme l’a déclaré Rick Hansen dans une allocution TED, Hardwiring Happiness (les connexions du bonheur), « les neurones qui se déclenchent ensemble se connectent ensemble ». Nous pouvons ainsi instaurer des habitudes et des schèmes de pensée qui améliorent notre santé et nous aident à nous sentir bien.
Donc, sachant que le lien psychosomatique est inévitable ET avantageux, comment peut-on en tirer parti et renforcer son bon fonctionnement? La question est complexe, et beaucoup de nouvelles études sur le pouvoir du cerveau continuent d’être publiées, mais voici quelques trucs simples et rapides pour maintenir l’harmonie entre votre tête et votre corps.
Comme vous l’avez peut-être deviné, les éléments de base restent l’exercice, la nutrition et le sommeil. Ce sont les fondements universels de la santé du corps, mais nous avons tendance à ne pas réaliser qu’ils ont aussi une grande influence sur notre esprit. L’épuisement, les idées confuses et les maux de tête ne sont que quelques-uns des symptômes que vous pouvez subir si ces trois éléments sont insuffisants dans votre vie. Nous devons alimenter notre esprit de la même façon que notre corps : avec des aliments entiers, de l’exercice régulier et des habitudes de sommeil adéquates.
Les activités à caractère introspectif, comme le yoga, la méditation, les randonnées en nature et même l’écoute tranquille de musique, constituent par ailleurs d’excellents moyens de donner à notre cerveau un répit bien mérité dans nos vies axées sur les tâches à faire. Lorsque nous ralentissons la cadence pour prendre le temps de constater ce qui se passe dans notre corps, nous commençons à prendre conscience de nos sensations, de ce qui nous entoure et de nos besoins. Nous formons aussi, dans notre cerveau, de nouvelles voies nerveuses qui nous aident à composer plus aisément avec les situations stressantes de la vie.
Plutôt que de vous apitoyer sur votre sort, faites confiance au pouvoir de la pensée positive. Les dictons tels que « la pensée influence ce qu’on est » ou « les croyances façonnent la réalité » ont un certain fondement scientifique. Selon la revue Psychology Today, des recherches ont montré que les gens sont plus susceptibles d’adopter des habitudes saines s’ils ont la conviction d’en être effectivement capables. Et à l’inverse, quand nous croyons ne pas être assez bons ou ne pas mériter tel chiffre sur la balance ou tel travail bien payé, alors nous avons moins de chances de les obtenir. Lorsque nous entretenons des pensées négatives qui nous démotivent, c’est comme si nous disions à notre cerveau de former des voies neuronales pour conditionner des comportements négatifs et pessimistes, et nos actions s’en ressentent par la suite. La prochaine fois que vous vous prenez à penser du mal de vous-même, arrêtez-vous et reconnectez-vous à la réalité. Dites-vous plutôt « j’ai ce qu’il faut », ou reformulez le négatif en positif. Vous reconnecterez ainsi les bons neurones et formerez les bonnes voies pour favoriser l’instauration d’habitudes plus saines.