Récemment, je me suis souvenue de la valeur précieuse d’une intention. En 2014, je me suis écrit un courriel. Je n’avais pas l’intention de l’envoyer à qui que ce soit, c’était simplement pour m’aider à découvrir qui j’étais. Ma coach de vie m’avait conseillé d’écrire mon plan de carrière, mes aspirations. Elle n’avait pas utilisé le mot « intention », mais exactement ce que je faisais : établir mes intentions. À mon insu, j’étais en train de suivre plusieurs lignes directrices pour établir des intentions : être précise, lâcher prise et prendre des mesures subtiles.
Trois ans plus tard, j’ai ouvert à nouveau ce courriel et j’ai réalisé que j’avais accompli tout ce que je désirais à l’époque.
D’abord, j’ai été claire et précise concernant mes intentions dans ce courriel. En effet, j’ai indiqué quatre résultats que je souhaitais atteindre au cours des années à venir. Attention : il ne faut pas confondre « intentions » et « buts », car c’est légèrement différent. Il ne s’agissait pas ici de me fixer des buts; je voulais changer mon être, ce que j’étais, et non réaliser concrètement une action quelconque. La principale différence réside dans le « pourquoi ». C’est la raison (l’intention) derrière l’action qui est importante. En d’autres mots, ce n’est pas les actions que vous allez faire pour y arriver qui comptent, mais plutôt ce qui vous pousse à le faire. Si cette raison n’est pas claire, vos intentions le seront encore moins et ce sera beaucoup plus difficile de les concrétiser.
Puis, j’ai fermé le courriel et je l’ai laissé dans mes brouillons. Pendant toutes ses années, je savais qu’il m’attendait, mais je ne suis jamais retournée le lire. Je voyais toujours le titre et je me disais : « Ah, oui, c’est ce courriel que je me suis écrit. Je le lirai plus tard; j’en connais les grandes lignes ». Essentiellement, j’ai lâché prise. Je laissais tomber le besoin de contrôler le résultat en le confiant à l’univers.
Ça ne veut pas dire que je n’ai rien fait pour autant. Je suis toujours responsable de mes actions : je me concentre à vivre dans le moment présent, je profite d’une journée à la fois et je dirige mon attention sur chaque petite chose du quotidien, car ce sont ces actions qui tracent mon chemin, et qui me permettent d’atteindre mes buts. Je n’ai rien brusqué ni essayé de changer le cours de l’histoire : il n’y avait aucune date d’échéance. Je crois que c’est la clé : accepter que nous n’ayons pas le contrôle sur ce qui nous arrive.
En établissant nos intentions, nous ne nous préoccupons pas des résultats : nous constatons simplement les faits. Il est parfois utile de se rappeler nos intentions et nos buts, sans connaître les étapes que nous devons franchir. Habituellement, nous établissons un objectif, puis nous mettre en place un plan d’action. Malheureusement, en nous projetant dans l’avenir, nous oublions de vivre dans le moment présent. Nous oublions d’ÊTRE. Être, c’est ce que nous ressentons. C’est ce qui se passe autour de nous. C’est ce à quoi nous aspirons, ce que nous souhaitons ÊTRE. Certaines valeurs, comme l’honnêteté, la gentillesse, la joie de vivre ou la créativité, peuvent guider nos actions et nos comportements quotidiens. Ce sont ces valeurs qui sont à l’origine de nos moindres faits et gestes. Par exemple, lorsque j’élève mes filles, mon but à long terme est qu’elles deviennent des femmes attentionnées, confiantes et en santé. Pour leur transmettre ces valeurs, je dois moi-même les appliquer dans tout ce que je FAIS. Je dois être un modèle constant de ce que je suis et ce que je souhaite être. Tous les parents le savent : ce n’est pas évident de transmettre ses valeurs à son enfant. Mais si vous êtes en harmonie avec vos intentions et que vous respectez vos valeurs, c’est beaucoup plus facile. Pour ma part, plus je suis attentionnée, confiante et en santé, plus mes filles le seront en grandissant.
Les intentions sont des désirs puissants qui nous permettent de rester ancrés dans le moment présent, et n’ont rien à voir avec l’atteinte d’un but ou d’une destination.