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Tout ce que vous devez savoir sur le zona : causes, prévention et traitement
Dr. Miranda Wiley, NDjuin 29, 2018
Le zona est une recrudescence du virus de la varicelle (herpès zoster) plus tard dans la vie. Plus de 90 % des adultes canadiens ont déjà eu la varicelle, mais comme il s’agit d’une infection virale survenant la majorité du temps chez les jeunes enfants, peu en gardent un souvenir. Même pour ceux qui s’en souviennent, la varicelle et le zona sont deux manifestations nettement différentes du même virus.
Varicelle c. zona
La varicelle entraîne l’éruption de boutons rougeâtres et de cloques partout à la surface du corps, et même parfois à l’intérieur, comme dans la bouche. Ils sont remplis de liquide et causent surtout des démangeaisons. Leur apparition suit habituellement quelques journées de fièvre et de maux de tête. Après la crevaison et l’écoulement, les cloques sèchent et guérissent sur une période de quelques jours ou semaines.
La gravité de la varicelle est moindre chez les enfants que chez les adolescents ou les adultes. Les symptômes chez les enfants se résument à de la fièvre accompagnée d’un malaise généralisé et de démangeaisons, alors que chez les adultes, l’infection peut se détériorer en pneumonie et même en inflammation du cerveau (encéphalite).
Le zona se manifeste également par des rougeurs avec éruptions de cloques remplies de liquide, mais contrairement à la varicelle, il entraîne des douleurs plutôt que des démangeaisons. Les éruptions cutanées du zona sont causées par le virus de la varicelle, qui était en état de latence dans l’organisme et qui a exploité une faiblesse du système immunitaire causée par l’âge, le stress ou d’autres facteurs. Le virus pénètre dans la racine nerveuse et crée de l’inflammation au passage. Les éruptions cutanées sont donc normalement limitées à une aire de la peau, d’un seul côté du corps. Elles sont habituellement situées sur le tronc ou le visage, rarement sur les bras ou les jambes.
Si le virus s’attaque à des nerfs de la zone oculaire, l’œil pourrait être directement affecté. Très rarement, dans le pire des cas, cela peut mener à la cécité.
Pour la majorité des gens atteints, le zona entraîne des douleurs et des cloques (accompagnées de fièvre, de démangeaisons généralisées, de fatigue ou de maux de tête), puis disparaît en quelques semaines. Cependant, pour les 30 % « malchanceux » parmi les malades, la douleur à la racine nerveuse peut durer des mois, voire des années, après la guérison des cloques et la disparition des rougeurs. C’est ce qu’on appelle la névralgie post-herpétique, une douleur touchant les nerfs qui peut avoir un effet débilitant chez certaines personnes.
Le zona est-il contagieux?
Le liquide des cloques de varicelle et de zona peut contaminer les personnes qui n’ont jamais eu la varicelle ni été vaccinées contre celle-ci, mais le zona est la moins contagieuse des deux maladies. Une personne infectée peut développer la varicelle, mais le zona ne peut pas apparaître chez une personne qui n’a jamais eu la varicelle.
Ainsi, vous ne pouvez pas contracter le zona d’une autre personne, seulement la varicelle, et ce n’est qu’ensuite que ce même virus pourrait revenir vous hanter sous forme de zona. Malheureusement, il est possible de développer le zona plus d’une fois.
Prévention du zona
On ne sait pas vraiment pourquoi certains subissent ces crises d’herpès zoster, alors que le virus reste latent chez d’autres, mais le stress est un déclencheur majeur dans bien des cas. Il faut donc retourner aux classiques : gestion du stress accompagnée d’une nutrition puissante, de repos, d’activité physique, de rires et de soutien au système immunitaire, et ce, toute la vie durant.
Le déclin de la fonction immunitaire lié au vieillissement est aussi un facteur, puisque l’incidence du zona augmente avec l’âge (d’une personne sur trois chez les quinquagénaires, à une personne sur deux chez les octogénaires).
Une fonction immunitaire faible causée par la prise de certains médicaments ou par la maladie augmente aussi la fréquence du zona. C’est logique, puisqu’un système immunitaire fort sera plus apte à empêcher un virus latent de « se réveiller » et de causer des ravages dans le corps.
Un nouveau vaccin contre le zona est offert au Canada depuis la fin de l’année 2017. Le vaccin original contre le zona (Zostavax) est une injection unique d’une souche atténuée du virus. Le nouveau vaccin (Shingrix) nécessite quant à lui deux injections espacées de 2 à 6 mois. Le vaccin Shingrix contient une forme non active du virus et semble être plus efficace pour la prévention du zona (97 % d’efficacité c. 70-90 % pour Zostavax). La réaction à ce vaccin ne semble pas dévier de la norme : risque de douleur et de rougeur sur le site de l’injection, fièvre légère, douleurs musculaires.
Traitement du zona
Comme le zona est une maladie virale, les antiviraux demeurent le traitement de choix! Il existe des produits pharmaceutiques pour contrer une variété d’infections herpétique (y compris les feux sauvages, l’herpès génital et le zona). Pour les personnes atteintes du zona ophtalmique (qui touche l’œil), cette option est à préconiser.
De nombreuses plantes merveilleuses ont aussi des effets antiviraux et contribuent au soutien du système immunitaire pour prévenir ou contenir le zona.
- Le millepertuis (Hypericum perforatum) est une plante antivirale aux propriétés fantastiques pour soutenir la santé et la guérison du système nerveux. C’est aussi un excellent choix pour le traitement et la prévention de la névralgie post-herpétique. Il améliore l’humeur, ce qui peut être utile pour les personnes qui souffrent du zona, car, on le sait bien, la douleur tend à rendre les gens malheureux. Le millepertuis peut interférer avec divers médicaments, alors parlez-en à un professionnel de la santé ou à un pharmacien si vous prenez des médicaments sous ordonnance avant de commencer à prendre du millepertuis.
- La mélisse officinale (Melissa officianalis) est une autre plante antivirale fantastique qui favorise aussi la santé du système nerveux et la réduction du stress.
- L’échinacée favorise la fonction immunitaire, combat les virus, nettoie le sang et calme l’esprit.
- Lorsque les cloques crèvent, les tissus sous-jacents deviennent sensibles aux infections par les bactéries cutanées locales. Dans de tels cas, une plus grande variété d’herbes peut contribuer au rétablissement.L’huile d’origan est un antimicrobien puissant, tout comme l’hydraste du Canada (Hydrastis canadensis), qui est aussi légèrement astringente et desséchante, donc bonne pour les plaies suppurantes.
Sur le plan nutritionnel, pour la prévention et le traitement, il convient de manger des aliments complets riches en nutriments, tout en limitant les sucres et les aliments transformés. La vitamine B, pour promouvoir la santé des nerfs, la vitamine C et le zinc, pour soutenir le système immunitaire et les probiotiques, pour renforcer le microbiome, peuvent tous s’avérer bénéfiques pour limiter l’intensité et la durée du zona.
La prévention du zona va de pair avec le soutien de la santé générale. La vie apporte son lot de surprises stressantes, et nous souhaitons tous bien vieillir, même si le risque du zona augmente. Il convient donc de toujours prendre soin de notre corps et de notre esprit pour les rendre aussi puissants et résilients que possible. Je vous souhaite une santé de fer qui ne vous obligera jamais à chercher un traitement pour le zona.
[1] https://www.cdc.gov/shingles/about/transmission.html
[2] http://ca.gsk.com/en-ca/media/press-releases/2017/shingrix-approved-in-canada-as-the-first-non-live-adjuvanted-vaccine-to-help-protect-against-shingles/
[3] https://www.fda.gov/downloads/biologicsbloodvaccines/vaccines/approvedproducts/ucm581605.pdf
[4] https://www.medscape.org/viewarticle/883004_transcript_3
[5] Tilgner S. Herbal Medicine From the Heart of the Earth. Wise Acres Press, Inc. 1999.